Le miel
Le miel est naturellement composé du nectar de différentes fleurs.
Les miels mono-floraux sont le résultat d’une miellée sur un environnement très largement dominé par une sorte de fleur, par exemple lavande, châtaigner, romarin etc. Cette circonstance est due soit à l’activité agricole comme les champs de lavande ou les châtaigneraies, soit à une domination très forte d’une plante dans un paysage comme le romarin dans les Alpilles ou l’arbousier dans les régions calcaires du sud de la France. Ainsi nous trouvons des paysages dans lesquels à un moment précis une fleur domine largement toutes les autres. Lorsqu’une sorte de fleur produit du nectar l’abeille butinera exclusivement cette fleur, d’où son efficacité de polinisatrice. L’apiculteur doit récolter avant que les abeilles aient commencé à butiner le nectar d’autres fleurs qui viendrait se rajouter au miel mono-floral souhaité.
L’étiquette d’un pot de miel portant la mention « Miel toutes fleurs » ne vous informe que si vous savez où ce miel est produit et à condition que vous ayez une petite idée de la flore locale. En effet un miel poly-floral des pâturages alpins sera différant d’un miel poly-floral des garrigues.
Les miels poly-floraux sont des miels dans lesquels se retrouvent les principales fleurs mellifères du paysage environnant le rucher. Le nectar de ces fleurs est récolté par les abeilles au fur et à mesure de leur floraison. Les fleurs ayant des vertus différentes, les abeilles ont besoin d’un environnement riche, d’une grande variété de plantes à fleur afin d’être à l’abri de toutes carences.
La nature géologique du lieu, le relief, un microclimat influencent la couverture végétale. Un miel poly-floral est par définition le produit typique d’un terroir. La variété de ces miels est infinie. D’autre part, pour un même terroir la récolte de printemps donnera un miel différent d’une récolte en fin de saison car certaines fleurs sont plus tardives.
Qui veut se délecter d’un vrai miel délaissera tout miel dont l’origine n’est pas clairement indiquée. Les mélanges de miels proposés par les négociants n’ont aucun intérêt. Vous ne connaissez ni l’origine, ni l’année de production du produit que vous achetez. Dans certains cas vous n’êtes même pas sur de vraiment manger du miel.
Soyons curieux. Explorons les miels de la grande variété de nos terroirs et ajoutons au plaisir de goûter un bon miel celui de rencontrer des apicultrices et des apiculteurs passionnés par cet insecte nommé apis mellifera par les scientifiques ou simplement abeille.
Jean François COURTIAL