POUR LE PIRE OU LE MEILLEUR ?

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Communiqué de presse du 29 août 2018 Démission de Nicolas HULOT

La gifle est tombée. Reste à savoir si la sanction portera ses fruits. Ou si l’absence de Nicolas HULOT favorisera
plus encore l’irresponsabilité au sein du gouvernement.
Car c’est bien d’irresponsabilité qu’il s’agit.

Le navire est ivre dans la tempête. Il peut finir de se saborder. Ou décider de reprendre le contrôle , en
changeant de cap. Vite. Car le temps est compté.

La posture du déni de réalité, quand tous les signaux sont au rouge, est criminelle.
Ceux qui sont « aux responsabilités » doivent les assumer et cesser de reporter les décisions nécessaires et
urgentes, aux motifs – fallacieux, qu’il n’y aurait « pas d’alternatives ». Les alternatives aux modèles
destructeurs existent. Les Françaises et les Français le savent. Mais le courage politique de les mettre en
œuvre manque. Même le marketing des annonces, aussi pointu soit-il, ne parvient plus à dissimuler cette
absence de courage d’admettre la situation et de dire la vérité aux Françaises et aux Français, qui pourtant
ne sont pas dupes.

Les urnes en témoignent. La confiance dans l’élite politique est rompue. La démission du Ministre de cette
Transition écologique et solidaire, indispensable mais qui se fait toujours attendre, peut être l’occasion d’une
amorce de remise en cause au sein du gouvernement. En sa faveur et en la nôtre.
Nier notre interdépendance, nier les effets délétères de la dictature économique qui a pris le pouvoir, au
mépris du bien-être humain et animal et des générations futures, n’est plus tolérable.

Il est temps de montrer le succès des artisans à l’œuvre du changement en faveur du respect du vivant, en
France et ailleurs. De promouvoir les perspectives passionnantes qu’offrent les transitions énergétiques et
écologiques. De soutenir les jeunes entrepreneurs conscients des limites de la ressource et soucieux des
conséquences de leur choix professionnel. D’accompagner les agriculteurs préoccupés de produire mieux
pour protéger l’environnement, leur santé et celle des consommateurs. A tous, il faut apporter les moyens
de contribuer au monde plus responsable qu’ils appellent de leurs vœux.

Les Etats généraux de l’Alimentation ont apporté à Emmanuel MACRON la démonstration que la majorité
des citoyens réclame des décisions fermes en faveur de la sécurité sanitaire, de la protection des abeilles et
de l’environnement, eau, air, sol, océans, de plus de considération pour l’homme et la nature . Nicolas HULOT
était le grand absent lors de la restitution des EGA.

Les ministres de l’Ecologie ont la particularité de ne pas durer. C’est symptomatique! La balle est dans le
camp du gouvernement. Les Françaises et les Français ne se bercent plus d’illusion. Ils jugeront. Les
apiculteurs, aussi.

Quelle apiculture ?

Avez-vous lu le Capital ?

Cette œuvre représente le travail de la vie de Karl Marx pour faire comprendre aux travailleurs comment une infime partie de la population fait travailler plus que nécessaire la grande majorité de la population active et s’enrichit en s’appropriant ce surtravail.
Rassurez-vous, c’est bien d’apiculture et non de politique dont je veux vous entretenir.

Quoi que…

Les humains admirent depuis très longtemps les abeilles et leur formidable organisation du travail.

En quoi consiste et quel est le but du travail des abeilles qui, rappelons-le, sont sur terre depuis bien plus longtemps que nous ?

Les abeilles travaillent pour leur confort et leur sécurité en aménageant au mieux leur habitat et en stockant suffisamment de nourriture, miel et pollen afin de passer l’hiver dans de bonnes conditions.

Que se passe-il lorsque apis mellifera à son insu devient la propriété d’un apiculteur ?
Celui-ci va commencer par lui fournir un logement. C’est sympathique, non ?
Ce qui l’est moins, c’est que ce logeur intéressé va utiliser toutes sortes de stratagèmes pour que les abeilles produisent beaucoup plus que ce qui leur est nécessaire. Et sans vergogne il va s’approprier le fruit de ce surtravail.

Cela fait bigrement penser au Capital ne trouvez-vous pas ?
Étant apiculteur moi-même, je rencontre beaucoup d’apicultrices et d’apiculteurs.

Et j’entends ici ou là que l’on a récolté deux, trois hausses par ruche, voire plus. Une hausse de ruche Dadant, c’est à peu près vingt kilos de miel. C’est plus qu’il n’en faut pour nourrir une colonie d’abeilles normalement constituée et passer confortablement l’hiver dans nos régions méridionales.

J’entends aussi que maintenant les reines ne sont plus bonnes seulement au bout de deux ans et qu’il faut les changer. Normalement une reine peut vivre cinq ans, non ?

La pollution surement, les pesticides bien sûr, nous connaissons bien ces problèmes et nous luttons contre ces grandes sociétés internationales qui imposent leurs produits mortifères aux agriculteurs qui en sont également victimes.

Ceci étant dit, lorsque nous faisons produire à une colonie d’abeille en une saison, trois, quatre ou cinq fois ce qu’elles auraient normalement produit pour couvrir ses besoins, comment ça se passe du côté de la communauté des travailleuses aillées ?

Nous connaissons l’espérance de vie d’une abeille et la quantité de nectar qu’elle peut ramener à la ruche. Pour produire une telle quantité de miel il a fallu vraiment beaucoup, beaucoup d’abeilles. Pour fournir une telle population la reine a dû pondre en conséquence.

Si une reine en exploitation a pondu en deux ans  autant qu’une reine libre en cinq ans nous pouvons comprendre qu’elle soit épuisée avant son heure.

Une apiculture intensive est-elle compatible avec la bonne santé des abeilles ?

Ne devrions-nous pas bien examiner tous les périls qui la menacent (dégradation de l’environnement mais aussi nos pratiques) et agir de façon responsable ?

Les abeilles ne méritent elle pas notre respect et notre gratitude ?

Vous pouvez me faire part de vos réactions sur le formulaire  jointe. D’avance je vous en remercie. Quelle que soit votre opinion je serais heureux de vous lire et de vous répondre.

Jean François COURTIAL
Membre du CA du CIVAM apicole du Gard